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Prenez donc une tasse de thé et saisissez le destin avant que le temps ne reprenne ce qui lui appartient.
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«Elle peint son visage, pour cacher son visage. Ses yeux sont de l'eau profonde. La geisha est une artiste d'un monde flottant. Elle danse, elle chante, elle vous divertie...tout ce que vous voulez. Le reste, ce sont des ombres; le reste, c'est un secret»
 
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 « Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? » [PV W.Noxumbra]

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Manami Kinuko
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MessageSujet: « Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? » [PV W.Noxumbra]   « Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? » [PV W.Noxumbra] EmptyMer 21 Mai - 18:22

Manami avait reçue à l'aube une missive anonyme la suppliant de se rendre au jardin Kairakuen à Mito. Troublée par cette demande et peu rassurée à l'idée de s'aventurer en territoire ennemi seule, cette dernière n'eut d'autre choix que de montrer cette mystérieuse lettre clandestine à son ôkasan. Si l'expéditeur n'avait pas flatté la cupidité de la vieille femme en joignant à sa lettre quelques pièces d'or, jamais cette dernière n'aurait laissé son précieux bien courir un tel danger. La geisha grimaça en voyant cet argent si vulgairement offert contre sa personne. Mais la jeune femme se garda d’émettre une objection car le choix ne lui appartenait plus et l'appât du gain était plus fort que tout. La vieille femme tarit Manami d'éloges hypocrites en lui annonçant que l'expéditeur était certainement un homme fortuné qui voulait s'acheter les faveurs de la belle demoiselle en toute discrétion. Le devoir de la geisha était de répondre aux attentes de cet homme en l'incitant à rejoindre Heian-Kyo si sa passion était véritable sans pour autant trahir sa vertu ou se laisser prendre comme acquise. Le regard noir et l'expression glaciale de son visage trahissait le dégoût de la geisha à l'égard d'une telle mission. Si elle avait été libre, Manami n'aurait jamais accepté une invitation si dégradante et vulgaire. Si cet homme voulait à tout prix la rencontrer, il n'avait qu'à faire l'effort de venir à Kyôto plutôt que de lui imposer égoïstement ce voyage.

Froissée avant même que le périple ne commence, Manami était d'une humeur exécrable et ne manquait pas de le faire remarquer à tout ceux qui l'accompagnait. Tout était prétexte à faire retarder le départ : une coiffure trop sophistiquée, des bagages trop lourds ou un soleil trop ardent pour partir dans ces conditions. La geisha était escortée par deux hommes armés, quelques samouraïs ordinaires assurant sa protection et qui marchaient à quelques mètres pour respecter son intimité. Manami voyageait dans une charrette et à ses côtés se trouvait Junko, une servante à peine âgée de sept ans qui l'assistait à cet instant en tenant son ombrelle afin de la préserver du soleil. La jeune femme avait prit le parti de ne pas s'attacher à cette fillette qui finirait probablement vendue à une okiya bien moins réputée si sa force de caractère ne suffisait pas à la faire survivre dans ce monde impitoyable. Et si jamais cette dernière arrivait à se faire une place à Kyôto, elle apprendrait à mépriser Manami pour en faire une concurrente redoutable. Pour autant, la geisha ne se montrait pas méprisante à l'égard de Junko car l'enfance lui inspirait un profond sentiment de mélancolie mêlé de compassion.

Le voyage fut atroce, tant par l'humeur de la jeune femme que par la chaleur étouffante causée par l'absence de nuage et de vent. L'idée de se rendre à Mito ne l'enchantait guère, elle savait que cette ville n'aurait jamais l'éclat de Kyôto et qu'elle serait considérée comme ennemie par la population. Manami avait l'impression de perdre son temps avec un client dont le courage égalait probablement son enthousiasme actuel. L'homme avait au moins eût le bon goût de choisir le jardin Kairakuen en guise de lieu de rendez-vous. Peut être aurait-elle la chance d'y apercevoir des espèces de fleurs encore méconnues. Manami fut brutalement arrachée à ses pensées lorsque le cheval pila brutalement devant l'entrée du jardin. Le cœur de la geisha battait la chamade, qu'est-ce qui diable pouvait bien effrayer l'animal de la sorte ? Sa raison la rattrapa lorsqu'elle aperçue le somptueux décor du jardin dont les couleurs vives avaient probablement effrayé la monture. Au premier coup d’œil, la richesse du décor ne la troubla pas le moins du monde. Amoureuse du raffinement et la subtilité, Manami arriva à trouver le jardin vulgaire tant le décorateur avait voulu en mettre plein les yeux. Un sourcil arqué et l'air piqué, la geisha mit pied à terre à l'aide de la servante et balaya d'un regard extrêmement sévère le paysage. Le visage impénétrable, fidèle à ce masque parfait qu'elle avait façonné avec les années comme une figure de Nô, Manami avança comme un automate.

Soudain, cette figure austère fut déformée par l'étonnement puis la colère. La demoiselle ravala aussitôt sa salive en tentant de contrôler ses émotions en ne laissant place qu'au mépris et le dédain le plus sincère. Ses yeux lancèrent des éclairs en direction d'un homme que les années semblèrent avoir assombri. Elle reconnue instinctivement un visage familier derrière ses traits corrompus par la maturité. Au plus profond d'elle même, Manami savait dès lors que l'auteur de la missive n'était autre que lui, cet homme qui au fil des années avait été le réceptacle de sa haine la plus froide. Sans se démonter, la geisha voulut à tout prix se débarrasser de Junko qui ne la lâchait pas d'une semelle. Manami avait eut vent de la crise financière de Mito et prit un plaisir malsain à se pencher vers la fillette tout en lui susurrant d'une voix sucrée :

    « Cher ange, que dirais-tu d'un sorbet ? L'homme là bas se chargera de te l'offrir. »


    « Mais comment pouvez-vous être sûre qu'il acceptera ? » murmura t-elle, presque interdite, les yeux brûlants d'enthousiasme.


    Manami prit un air faussement offusqué et déclara, le regard rempli de malice le tout gratifié d'un sourire subtil « Mais qui diable pourrait me refuser quelque chose ? Mange en autant que tu désires. »


La fillette ria doucement et couru aussitôt en direction de l'échoppe du marchand de confiseries en désignant le mystérieux homme au loin. La geisha s'approcha d'un pas assuré vers l'expéditeur de la lettre et eut du mal à cacher ses ressentiments. Du ton le plus ferme qu'elle put prendre cette dernière déclara :

    « Vous vouliez me rencontrer, monsieur ? »


Ne le lâchant pas du regard, la jeune femme avait prit le parti de le vouvoyer afin d'instaurer très clairement le fossé qui les séparait en terme de proximité. Elle put observer un grand nombre de cicatrices sur un être qu'elle savait autrefois innocent, une colère sans borne lui chatouilla l'estomac.

    *Un châtiment approprié à la trahison, sans doute.* pensa t-elle, avec un frisson d'horreur tout en ayant la force de ne pas détourner le regard.


Ses escortes, qui ne brillaient pas pour leur discrétion se précipitèrent vers la demoiselle.

    « Connaissez-vous cette homme, mademoiselle ? »


    « J'en doute. » conclut-elle avec une froideur effrayante.
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MessageSujet: Re: « Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? » [PV W.Noxumbra]   « Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? » [PV W.Noxumbra] EmptyMer 28 Mai - 17:18

Cela faisait des heures que Winahi tournait en rond comme un animal sauvage en cage. Lui qui avait connut la guerre, lui qui avait vu la mort et qui ne craignait plus ni l'un ni l'autre était terrorisé depuis des heures, et cette angoisse grandissait au fur et à mesure que les heures passaient. Il n'avait qu'une envie: fuir, s'enfuir. Pourquoi avait-il entreprit cela? Pourquoi aujourd'hui après tant d'année? Pourquoi s'était-il levé au beau milieu de la nuit, après un cauchemar, dans le seul but d'attraper une feuille de papier et de gribouiller dessus une rapide lettre destinée à l'Okiya de sa sœur, joignant au passage une bonne partie de ses piètres économies?
Il n'aimait pas ne pas savoir. Il détestait ça. Il aimait tout contrôler, tout savoir. Pourquoi ne pouvait-il pas se contrôler et se connaitre lui-même?
Il avait choisit Kairakuen. Il avait toujours trouvé ces lieux magiques, enchanteurs. On n'y voyait des espèces de flore qu'on ne pouvait trouver nul part ailleurs au Japon, dont certaines espèces venue d'Europe. Il ne voyait aucun autres endroits dans cette fichue région où sa sœur aurait pu poser les pieds.

Sa sœur ..

Le reconnaîtrait-elle? Il en doutait. Il avait tellement changé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu. Et quand bien même, il doutait très fortement qu'elle se jetterait dans ses bras. Déjà très jeune, Minami était doté d'un caractère assez revêche et être aimé d'elle était sa première fierté.
Les heures passaient et le soleil montait haut dans le ciel. Il était assoiffé mais n'osait rejoindre la source la plus proche de peur de la louper. A chaque fois qu'un chariot passait non loin et qu'il entendait le bruit des roues sur le gravier, son cœur s'arrêtait, et puis le véhicule passait et son angoisse d'accroissait.
Lorsque enfin il vit le chariot s'avancer vers lui, il serra les dents. Deux Samuraï de bas étages l’escortaient. Il aurait du s'en douter. Pas question de les neutraliser devant sa sœur. Lorsque celle-ci descendit et posa ses yeux sur lui, il ne sut ce qui lui transperça le cœur le premier: sa beauté, ou son regard chargé de haine et de reproche? Elle l'avait reconnu, il en était certains. Il se retint de baisser la tête. Il côtoyait des géants capable de le fracasser d'un coup de masse sans jamais plier devant eux, il ne pouvait pas se permettre de paraître faible devant une jeune femme.
Une si belle jeune femme.
S'ils se ressemblaient plus jeune, ce n'était désormais plus le cas. Lui s'était enlaidie et elle était devenue, il en était certain, la plus belle Geisha du Japon. Il retrouvait chez elle des traits communs à ceux de sa mère et son cœur se serra.

Elle prit la parole et sa voix le pétrifia. Il n'avait pas bougé depuis tout ce temps, bien droit, en partie camouflé par sa capuche malgré le soleil extrêmement haut dans le ciel qui rependait sur toute la région une chaleur effroyable. Elle échangea quelques mots avec la jeune fille qui l'accompagnait qui s’élança en courant vers le marchand de glace qui le questionna du regard. Il hocha doucement la tête. La punition de sa sœur commençait. Enfin, elle s'avança et dit d'un ton tranchant qui le fit sourire malgré lui, sourire de fierté pour sa petite fleur qui avait désormais de longues épines acérées.

« Vous vouliez me rencontrer, monsieur ? »

Les deux hommes approchèrent d'un pas rapide et instinctivement il serra sa main sur son katana dissimulé sous une cape de fortune, ayant laissé le reste de son attirail chez lui. Sa réponse fut brève et claquante. Elle niait le connaître, elle reniait son grand-frère.
Soudain, tout cela lui parut une très mauvaise idée. Se souvenait-elle même de lui autrement que comme un traître, un lâche peut-être? Se souvenait-elle du grand frère protecteur et aimant qu'il avait été? Il en doutait désormais.
Le châtiment de sa sœur semblait sans appel et il trembla sur ses jambes. Il haïssait ses parents, à cet instant précis, de lui avoir enlevé sa sœur, de l'avoir privé de ce qu'il avait de plus cher au monde.
De sa voix grave et puissante qui imposait le respect il répondit cependant.

« Accepteriez-vous de faire un tour avec moi ? »

Le dernier espoir d'un être déjà condamné. Il se doutait de sa réponse mais ne pouvait se résoudre à la laisser partir, pas après le voyage qu'elle avait fait et le mal qu'il s'était donné. Cette rencontre lui avait coûté beaucoup outre ses économies, il avait du se libérer ses fonctions pour plusieurs jours, voyager en faisant attention à garder son identité secrète, soudoyer plusieurs personnes pour accepter d'arranger le rendez-vous, il avait également perdu de la crédibilité aux yeux de ses hommes .. Il se força à la regarder dans les yeux et esquissa un sourire plus triste, qui exprimait à la perfection tout ce qu'il ressentait.
Son dernier espoir.
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Manami Kinuko
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MessageSujet: Re: « Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? » [PV W.Noxumbra]   « Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? » [PV W.Noxumbra] EmptyJeu 29 Mai - 1:41

Manami prit un plaisir malsain à détailler l'expression torturée de ce visage crispé par la culpabilité. Mais la tristesse d'un sourire savait toujours l'émouvoir en flattant cette sensibilité exacerbée dont elle avait du mal à s'affranchir. Une once de compassion traversa le regard glacial de la demoiselle qui n'en laissa pourtant rien paraître, bien décidée à conserver ce masque d'une dureté implacable. Sans répondre à la demande de son interlocuteur, la jeune femme leva vivement la main d'un air agacé en direction des deux hommes qui l'escortaient. Nul mot n'aurait put avoir un impact plus grand à cet instant car les samouraïs s'étaient déjà immédiatement retirés tandis que Manami semblait jouir de son autorité. Toute sa vie elle n'avait été qu'au bas de l'échelle sociale, confinant son ambition et ses désirs de triomphe au silence. Mais désormais, un simple geste de la main pouvait suffire à commander deux hommes hauts placés. Cette victoire fit esquisser un sourire plein d'orgueil à la demoiselle qui les regarda pourtant avec mépris. Jamais elle ne se réduirait à courber l'échine devant un vulgaire geste de la main, encore moins s'il venait d'une femme à peine âgée de vingt ans. Manami salua cette docilité par un geste de la tête plaçant ainsi l'humiliation à son paroxysme. Sans même jeter un regard à cette pauvre âme dont elle partageait le sang, la geisha lui engagea le pas la tête haute et l'allure altière. Sans le savoir, Manami se grandissait davantage à côté de ce frère devant lequel elle avait tout à prouver à commencer par la maturité qu'elle avait acquit sans son aide. Faignant l'agacement, la demoiselle s'arrêta le dos tourné à son interlocuteur face à son hésitation.

    « Et bien, ces années d'abrutissement vous ont-elles fait oublier comment marcher ? » le railla t-elle avec cynisme d'une voix étrangement douce mais assassine.


Personne ne pouvait décemment savoir s'il s'agissait d'un reste de bonté, de simples bonnes manières ou d'un plaisir malsain à savoir son hôte gêné mais Manami donna son bras à cet homme afin qu'il l'accompagne. De l'autre bras, la geisha tenait une ombrelle dont la qualité et la finesse du bois trahissait sa valeur. Manami avait fait du chemin depuis son enfance et n'hésitait pas à exhiber sa réussite sociale à l'aide d'accessoires onéreux ou de cadeaux généreux. Puisqu'un silence gênant régnait entre les deux personnes, la jeune femme prit l'initiative de la conversation. Cette dernière, d'ordinaire très douée pour démarrer une conversation afin de mettre ses hôtes en confiance utilisa son talent de manière cinglante.

    « D'étranges rumeurs racontent que ce jardin est l'un des plus beaux du pays. » dit-elle avec un sourire amusé en marquant une légère pause. « Mais en réalité, je ne vois que des mauvaises herbes qui se prennent pour des fleurs. » déclara t-elle avec délectation en détachant ses syllabes.


Son regard ne put s'empêcher de se tourner vers Kobuntei, l'ancienne résidence de vacances du Shogun transformée en vulgaire Dôjo pour Rônins. Cette remarque à priori anodine était une métaphore de la ville de Mito qu'elle jugeait indigne de s’autoproclamer comme domaine au même titre que celui d'Heian-Kyo. Il était parfois glaçant de voir avec quel tact et délicatesse la demoiselle pouvait prononcer des paroles cruelles et parfois trop audacieuses. Une geisha ne devait pas se mêler de la politique du pays même si paradoxalement son rôle consistait à rallier les autres à leur clan.

Si Manami souffrait d'une haine incurable à l'heure actuelle, son mal demeurait invisible tant elle semblait sereine et maîtresse de ses actes. A l'intérieur, c'était un feu incapable de s'éteindre qui brûlait les entrailles de la jeune femme. Cette dernière ne pouvait supporter l'idée d'avoir été abandonnée pour quelque chose de si misérable. Elle qui avait été charmé par la beauté de Kyôto était écœurée qu'une ville aussi laide lui avait arraché ce qu'elle avait de précieux autrefois. Troublée par ce désagréable mélange d'émotions, Manami jeta un coup d’œil aux deux samouraïs qui l'escortait. Sans trop savoir pourquoi, leur simple présence la rassurait en lui rappelant sa ville natale. Après tout, elle était loin de chez elle, en territoire hostile et en compagnie d'un homme qui l'avait déjà abandonné dans le passé au moment où elle avait le plus besoin de lui. Elle ne pouvait pas non plus faire confiance à ces deux inconnus mais la jeune femme les savait assez loyal pour ne pas déroger à leur fonction. Cette appréhension était certainement due à cette mauvaise aventure datant de quelques mois. Après avoir fait la fermeture de l'ochaya de Gion, des inconnus avaient agressés la demoiselle et s'étaient finalement battus avec un individu qui cachait son identité. Manami pensait qu'il s'agissait sûrement d'une guerre de gangs qui commençait à prendre de l'ampleur dans le quartier. Cette situation désolait la geisha qui redoutait la violence qui régnait dans le pays depuis la création des domaines. Il n'en demeurait pas moins qu'elle haïssait les rebelles qui tentaient de renverser le gouvernement en se pensant plus apte à diriger. Manami était une jeune femme calme qui s'épanouissait dans la stabilité et dans un cadre bien définit. L'autorité lui posait néanmoins problème à cause de cet orgueil qu'elle nourrissait depuis la naissance. Ainsi rien ne l'attirait dans cette ville qu'elle jugeait responsable des malheurs de la société.
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MessageSujet: Re: « Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? » [PV W.Noxumbra]   « Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? » [PV W.Noxumbra] EmptyJeu 5 Juin - 20:52

Le départ des Samouraï sur un seul geste de sa main le conforta. Il ne se sentait pas en sécurité lorsqu'ils étaient là, et pour cause ils pourraient le reconnaître. Il voulait à tout prix éviter une effusion de sang. Elle commença à marcher et il soupira de soulagement, il allait avoir la chance qu'il estimait mériter de s'expliquer devant elle. Qu'elle ne souhaite plus le revoir après ou non, la décision lui reviendrait, mais elle choisirait en connaissance de cause. Il fut tiré de ses pensées par une injonction railleuse, à la limite de l'impolitesse.

« Et bien, ces années d'abrutissement vous ont-elles fait oublier comment marcher ? »

Il ne répondit rien et se mit en marche, acceptant le bras qu'elle lui tendait non sans gêne, n'étant que peu habitué aux coutumes de la "civilisation". Ils commencèrent à déambuler entre les massifs de fleurs. Il trouvait cet endroit très beau, les couleurs s'y mêlaient sans aucune règles, la nature y régnait en maîtresse souveraine. Les quelques bâtiments qui avaient eu jadis l'éclat de la richesse étaient aujourd'hui ensevelis sous la mousse et les lianes d'une végétation omniprésente, et si ce n'était les quelques sentiers aménagés et entretenus pour le confort des visiteurs ainsi que quelques bancs, on aurait pu se croire dans une quelconque foret. Cet endroit rappelait à l'homme, l'homme qui se croyait tout puissant et apte à dominer et la nature et ses convives, sa place dans le monde et l'éphémérité de leurs existences.

Alors qu'ils dépassaient une source claire et qu'ils approchaient de l'ancien Dôjo, il s’aperçut qu'ils marchaient depuis plusieurs minutes sans rien se dire et il ne put contenir le mal être qui vint l'habiter, cherchant désespérément un sujet de conversation. Il ne pouvait ouvrir la conversation sur tout ce qu'il avait à lui dire, lui expliquer ses choix, il devait trouver ..


« D'étranges rumeurs racontent que ce jardin est l'un des plus beaux du pays, mais en réalité, je ne vois que des mauvaises herbes qui se prennent pour des fleurs. »

S'il ne s'était pas senti visé et vexé par sa tirade, il aurait remercié les Dieux d'avoir engagé la conversation. Il suivit son regard pour s'apercevoir qu'elle observait un des Dôjo Rhônin et soupira. Sa haine était réelle, très certainement alimentée par son départ autant que par la propagande du Shogunat. Il laissa tomber sur ses épaules la capuche qui masquait son visage tout en s'asseyant sur une souche d'arbre et la regarda fixement. Si on l'attaquait, il répondait.

« N'apprends-t-on pas aux Geishas le pouvoir de certaines mauvaises herbes? L'Athelas, l'herbe des rois, en est une qui a pour réputation, bien coupée de guérir maux et plaies. Que font-elles, les Lis, les Camélias, les Roses et la lavande? Ainsi permet moi de te remercier, je ne suis pas apte à juger de quelle plante est digne d'être appelée fleur ou non, mais si tu en a la capacité, tu vient très certainement de me faire un compliment. »

Il garda le silence quelques secondes, songeant à ce qu'il allait dire.

« Je devais te parler Manami. Je devais te voir, t'expliquer. Si après cela tu ne veut plus jamais entendre parler de moi, alors je respecterais ton choix. Mais je me dois de tout t'expliquer, que tu sache la vérité pour être apte à prendre une décision en toute connaissance de cause. »

Il baissa la tête et serra les dents. Le long discours qu'il avait passé la matinée à remuer dans sa tête venait de voler en éclat, il n'avait dit que ce qu'il avait à dire. Il passa machinalement la main sur une cicatrice qu'il avait tout le long du bras gauche, ce qu'il faisait lorsque l'angoisse l'habitait.
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Manami Kinuko
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MessageSujet: Re: « Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? » [PV W.Noxumbra]   « Si c'est un destin inévitable, pourquoi vouloir l'éviter ? » [PV W.Noxumbra] EmptyMar 10 Juin - 22:56

Manami esquissa un sourire de satisfaction lorsqu'elle constata que ses tirades assassines avaient eut l'effet escompté. Elle essuya un soupire avec délectation, si la vengeance était maigre, la jeune femme s'en contentait malgré tout. La haine était le moteur de ce cœur autrefois tendre que l'enfance avait fait faner comme une fleur en automne. Cette énergie surpassait les émotions positives qui traversait son être. Les liens du sang étaient fascinants par leur solidité. Si Manami n'avait pas cette force de caractère, elle l'aurait probablement pardonné au premier coup d’œil. Cette éventualité qu'elle appela faiblesse écœura la demoiselle qui remerciait le ciel de l'avoir doté de cet irascible esprit. Elle sortit de sa rêverie lorsqu'elle vit son hôte ôter sa capuche et s'asseoir sur une souche, l'air solennel. La geisha arqua un sourcil, se demandant bien ce qu'il allait encore bien pouvoir inventer pour sa défense. Enfin, ce dernier prit la parole :

    « N'apprends-t-on pas aux Geishas le pouvoir de certaines mauvaises herbes? L'Athelas, l'herbe des rois, en est une qui a pour réputation, bien coupée de guérir maux et plaies. Que font-elles, les Lis, les Camélias, les Roses et la lavande? Ainsi permet moi de te remercier, je ne suis pas apte à juger de quelle plante est digne d'être appelée fleur ou non, mais si tu en a la capacité, tu vient très certainement de me faire un compliment. »


La jeune femme resta de marbre mais son regard traduisait une pointe de mépris. Ainsi se permettait-il de riposter, de façon tout à fait maladroite par la même occasion, malgré le mal qu'il avait commit depuis toutes ces années. A la fin de son discours, un rictus narquois se dessina sur son visage tandis qu'elle garda son sang-froid. Après tout, il était naturel que sa force de caractère soit une affaire de sang et elle n'allait certainement pas se formaliser pour si peu. Manami se contenterait de savourer sa future victoire en temps et en heure. Pour l'instant, elle patientait jusqu'à ce que son frère daigne cesser ses jérémiades.

    « Je devais te parler Manami. Je devais te voir, t'expliquer. Si après cela tu ne veut plus jamais entendre parler de moi, alors je respecterais ton choix. Mais je me dois de tout t'expliquer, que tu sache la vérité pour être apte à prendre une décision en toute connaissance de cause. »


Même si ce dernier semblait affreusement gêné, Manami prit le parti de le faire patienter. Après tout, il l'avait cherché. Elle garda d'abord le silence et remit tranquillement en place l'une des fleurs dans sa chevelure, symbole de toute sa nonchalance. Enfin, la jeune femme fit quelques pas comme une comédienne prête à déclarer sa tirade.

    « Nous apprenons à garder les pieds sur terre et à apprendre les choses qui nous seront utiles. L'Athelas est une herbe de légende, une fable que l'on raconte aux enfants avant de s'endormir. Après tout, la réalité n'a jamais été votre tasse de thé. » appuya t-elle avec beaucoup de plaisir.


Elle marqua une légère pause et reprit d'une voix tendre, du ton que l'on emploie pour narrer une histoire aux plus jeunes.

    « Les fleurs contribuent à garder l'équilibre naturel des choses. Elles aident certaines espèces essentielles à survivre, sont utilisées pour leur beauté et leur qualités olfactives mais ont également des vertus thérapeutiques. Est-ce qu'une mauvaise herbe inventée par quelques fous à moins d'importance ? Non, vous êtes de ceux qui préfèrent courir après des chimères. »


Manami aurait put soutenir sa dernière phrase avec un ton plus rude mais l'extrême délicatesse et monotonie avec laquelle elle la dicta la rendait davantage frappante. Néanmoins elle reprit son sérieux et s'arrêta pile en face de lui, le regard sévère mais auquel on avait ôté le mépris et l'orgueil. Il s'agissait d'un reproche qui n'avait rien à voir avec les railleries dont elle le gratifiait maintenant depuis plus d'une heure. La jeune femme planta son regard dans le sien comme à un enfant auquel on allait faire un sermon.

    « Mais fuir la réalité n'a jamais été une solution. Une mauvaise herbe reste une mauvaise herbe même d'après des légendes inventés par quelques fous. »


L'intonation de sa voix était plus effrayante qu'avant. Elle y avait ôté toute émotion et toute trace de sentiments au point qu'un automate aurait été davantage humain. Seul ses yeux avaient gardé une trace d'émotion, celle du ressentiment, du triste vent qui vient après la tempête mais qui reste de mauvaise augure. La demoiselle continua de le toiser, déterminée à ne pas le laisser s'en sortir si facilement. Elle voulait lui prouver que le temps des belles histoires était révolu et que la réalité était le seul échappatoire. Ce qui indignait Manami, c'était cette attitude penaude et désinvolte que prenait son frère à chacun de ses gestes. Rien ne l’écœurait plus que l’aveu de faiblesse qui était synonyme de défaite à ses yeux. Elle qui avait imaginé un frère loyal et inflexible se retrouvait avec un traître, un être fragile qui la supplierait si son peu d'orgueil ne faisait pas obstacle. Chaque fillette idéalisait son modèle, comme chaque enfant fantasmant sur le statut d'adulte. Manami fut profondément vexée d'être ainsi désillusionnée. Peut être qu'elle aurait préféré ne jamais le rencontrer pour continuer de nourrir ce fantasme. La demoiselle souria, oui, même elle était parfois dépassée par les événements et ne pouvait rester cette statue de marbre qu'elle s'évertuait à être. Elle enviait cet homme autant qu'elle le maîtrisait : il pouvait être naturel à sa guise, nul besoin de masque ou de fleurs pour déguiser ses pensées. Malgré tout, pour rien au monde Manami n'aurait trahie son clan qui lui était si cher et en parfaite opposition avec les idéaux de son frère. Elle fit un pas en sa direction, le fixa un instant puis s'assit à son tour non loin sur un banc orné de fleurs.

    « Et bien parle, je suis curieuse de voir quelle est cette illusion que tu nommes vérité. Car sache que les belles paroles sont enjôleuses mais qu'elles n'achètent pas le temps perdu. Et ça, nul besoin d'être une geisha pour le comprendre. » dit-elle sèchement et avec une pointe d'amertume. Elle n'allait lui faire aucun cadeau.
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