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Prenez donc une tasse de thé et saisissez le destin avant que le temps ne reprenne ce qui lui appartient.
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«Elle peint son visage, pour cacher son visage. Ses yeux sont de l'eau profonde. La geisha est une artiste d'un monde flottant. Elle danse, elle chante, elle vous divertie...tout ce que vous voulez. Le reste, ce sont des ombres; le reste, c'est un secret»
 
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  Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna]

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Manami Kinuko
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MessageSujet: Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna]    Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna] EmptyMer 4 Juin - 0:06

D'ordinaire charmée par la beauté enivrante des cerisiers en cette saison, Manami paraissait suffisamment contrariée au point d'ignorer l'élégance et l'éclat des arbres en fleurs. Le soleil disparaissait derrière l'horizon qui prenait des tons mauves annonçant ainsi le début de la nuit. Il était peu courant qu'une geisha se promène en ville à une heure si tardive. Et si on ignorait tout de la demoiselle, on serait tenté de croire qu'elle fuyait son destin de geiko. Mais Manami n'avait nullement l'intention de fuir ce monde qu'elle espérait un jour conquérir. Elle était assez lucide pour savoir que sa fuite serait futile et trop lourdement sanctionnée par son okiya. La jeune femme n'était donc pas tourmentée par sa condition mais plutôt par l'insécurité qui régnait depuis quelques temps dans les rues de Kyôto. Les conflits avaient prit de l'ampleur depuis ces dernières années et les allées n'étaient plus aussi sûres qu'autrefois. Ainsi, il n'était pas rare d'être impliqué dans une agression, un trafic ou encore d'être victime de mécréants profitant de la situation. Dernièrement, Manami avait été en proie à deux inconnus qui l'avaient acculée dans une ruelle sombre tout en la menaçant d'un couteau. Si un individu quelque peu téméraire n'avait pas réagit à cet instant précis afin de la défendre, la demoiselle n'aurait pas donné cher de sa peau. Cet épisode la hantait et les ruelles étroites de Gion lui glaçait le sang. La jeune femme était frustrée de ne pouvoir se défendre seule en cas d'agression, confinée dans ce corps frêle et fragile qui pouvait séduire mais qui ne pouvait pas la protéger. La beauté était une arme parfois fatale dans ce bas monde, mais Manami était assez perspicace pour savoir qu'un joli sourire ne pouvait la sauver d'un poignard aiguisé et des mauvaises intentions. Cependant, le port des armes ayant toujours été formellement prohibé dans tout le pays à exception des samouraïs, la geisha n'était pas en mesure de se défendre convenablement. Si un homme qui n'avait pas reçu l'enseignement du Bushidô s'exposait à de lourdes représailles s'il était dénoncé, Manami n'osait imaginer à quelle sentence elle s'exposait en tant que simple femme. Seulement, la geisha n'était pas du genre à renoncer si facilement et faisait même preuve d'entêtement. Elle avait eut vent d'un certain Muramuna dont la réputation n'était plus à prouver en matière de forge. C'était un homme bon et aimable qui avait déjà aidé dans le passé de nombreuses personnes qui souhaitaient en finir avec la violence quotidienne. Manami avait apprit son nom de son ancienne grande sœur qui avait déjà loué les services du forgeron dans le passé. C'est pourquoi la jeune femme s'était élancée à la recherche de cet homme qui accepterait certainement de lui vendre de quoi se se défendre malgré l'interdiction. La demoiselle n'avait pas pour coutume d'enfreindre les règles mais sa survie lui semblait plus importante que les lois.

Un frisson vint lui caresser l'échine et l'arracher à ses pensées. Le ciel était maintenant sombre et l'ombre des bâtiments indiquait qu'il était déjà plus de dix huit heures. La jeune femme réajusta la longue cape qui dissimulait son kimono de soie précieuse et s'enfonça encore plus dans sa capuche. Le temps se rafraîchissait et il était tout simplement impensable que quelqu'un ne la découvre dans un tel état. Une geisha ne devait sous aucun prétexte se montrer en public sans artifices. Or, Manami savait qu'il était plus sage de sortir ainsi afin de passer inaperçue. Pour la première fois de sa vie, elle haïssait la longueur de ses cheveux si soyeux qui trahissaient sa condition sociale. Il fallait être sacrément téméraire pour prendre un tel risque, surtout que sa réputation s'accroissait et lui faisait prendre davantage de précautions. Mais la force de caractère l'emportait sur la raison. En y songeant bien, Manami n'avait jamais vraiment eut besoin d'artifices. Son visage était peut être trop fin mais ce défaut était systématiquement annihilé par l'incroyable couleur de ses yeux. Rares étaient les femmes japonaises dont le métissage permettait d'avoir des yeux clairs et encore moins argentés. La geisha avait donc peur que ses yeux la trahisse, mais il était trop tard pour reculer car la demoiselle faisait déjà volte face à l'imposante forge de Muramuna. La jeune femme prit son courage à deux mains et poussa la lourde porte malgré l'éventualité que le commerce soit déjà fermé à cette heure-ci.

La pièce était plutôt sombre et malgré sa largeur des odeurs métalliques venaient lui chatouiller les narines. La geisha avait été toute sa vie habituée aux odeurs de poudre, de jasmin, de thé et de parfums en tout genre. Ainsi son nez fin fut offusqué par ces âpres odeurs qui lui étaient méconnues jusqu'ici. Tâchant de rester polie, Manami résista à l'envie de se couvrir le visage pour atténuer ses nausées. Elle risqua un regard vers la lucarne où un jeune homme semblait toujours travailler. Une légère honte lui montait aux joues, elle qui était si droite et si dévouée à la discipline s'apprêtait à braver les coutumes en s'avançant vers le comptoir. Manami essaya de dissimuler sa gêne, elle ne voulait pas mettre mal à l'aise l'inconnu et encore moins se faire démasquer. La présence d'une femme en ces lieux pouvait lui paraître singulière mais celle d'une geisha était même proscrite. Mais la demoiselle ne se démonta pas pour autant, il était hors de question de se défiler maintenant. Cette dernière tira machinalement sur les manches de sa cape avant de prendre la parole craignant qu'on ne puisse apercevoir son kimono.

    « Bonsoir. »


Face à la gêne occasionnée et qui commençait à vicier l'atmosphère, Manami poursuivit avec légèreté.

    « Pardonnez mon intrusion. J'ai vu de la lumière alors je suis entrée. »


La parfaite élocution de la jeune femme trahissait sa bonne éducation. Mais puisqu'elle était issue d'un milieu où l'éloquence rime avec quotidien, Manami ne pouvait deviner que son langage pouvait en dire plus qu'il n'y paraît. Son langage corporel en revanche était très bien mesuré. La jeune femme avait une intelligence sociale naturelle qui la rendait agréable dans la conversation. Elle tachait d'être la plus naturelle possible à cet instant, très droite, les deux mains jointes à l'avant et l'air calme en prenant soin de regarder le jeune homme dans les yeux. Manami n'avait rien d'une rebelle ou d'une femme en train d'enfreindre les règles et au contraire, sa sérénité était presque contagieuse. N'importe quel être censé aurait remarqué la singularité de l'instant. Il était curieux de voir une femme, surtout lorsqu'elle avait la grâce d'une geisha, dans des lieux masculins mais la voir ainsi limpide l'était davantage.

    « J'ai une requête adressée à Takeshi Muramuna. » dit-elle finalement, d'une voix douce mais assez ferme pour faire comprendre que cette demande était sérieuse.
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna]    Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna] EmptyMer 4 Juin - 19:19

Matsuki rageait devant le tas d'arme qui traînait à ses pieds. Déjà plusieurs heures qu'il était là à tenter tant bien que mal de réparer les bêtises d'un de ses collègues mais rien à faire, il n'aurait jamais le temps de tout rattraper avant le lendemain. La journée avait bien commencée pourtant, le vieux Takeshi avait été de bonne humeur, l'atelier avait bien tourné, chacun d'eux s'affairant à leur tache. Rien d'inhabituel mis à part le départ du Maître et de la plupart des ouvriers pour une livraison au palais et la seule présence de Matsuki et Fuka pour garder la boutique.
Le jeune forgeron soupira et reprit le tri des lames qui gisaient au sol. Cela mettrait encore quelques heures et il espérait avoir fini avant le retour du patron le lendemain matin. Évidement, il doutait de sa réussite mais s'il faisait de son mieux pour corriger cette erreur, il ne pensait pas subir de réprimande. Fuka par contre risquerait une punition retentissante et la mériterait bien. Franchement, comment cet abruti avait-il pu penser qu'un vieux livre suffirait à faire tenir toute une étagère d'arme ? Matsuki jeta au feu ce qui restait de l'ouvrage qu'il avait retrouvé dans le fatras et continua son tri minutieux.

* En plus, cet imbécile n'est même pas là pour contempler son manque de jugeote. *

Avec humeur, il ramassa une paire de dague qu'il rangea avec les autres. Fuka allait vraiment en entendre parler de celle là.

« Bonsoir. »

Le jeune forgeron dressa l'oreille. Était ce son imagination, agacée par les heures de travail qui se manifestait ? Il se leva et se dirigea vers le comptoir ou l'attendait une magnifique jeune femme.

« Pardonnez mon intrusion. J'ai vu de la lumière alors je suis entrée. »

Allons bon, une visite à cette heure ci. Et une femme en plus. Il se dirigea vers elle avec un sourire mécanique, l'habitude de sourire à ses clients pensa t-il. D'autant plus que la situation ne lui donnait pas vraiment envie de sourire ou de se montrer agréable. En général, les femmes ne passait pas par leur échoppe. Il y avait eu bien sûr quelques exceptions, des mariées qui souhaitaient faire un cadeau pour leur époux, mais elles avaient toujours été accompagnées, jamais seules comme celle ci.

« J'ai une requête adressée à Takeshi Muramuna. »

Voix sérieuse et ferme. Posture droite et impassible. La demoiselle semblait à l'aise d'être ici, un peu trop peut-être. Les autres clientes qui étaient passées par là avaient l'air gênées par leur situations, même si elles étaient en présence d'une escorte pour se donner du poids. Celle-ci semblait par contre dans son élément, même si une femme avec un tel langage ne pouvait décemment pas être fille de forgeron.
Matsuki se demanda un moment ce qu'une jeune femme comme celle ci pouvait vouloir au vieux avant de rejeter cette interrogation. Après tout, ça ne le regardait pas. Et ce n'était pas tant la demoiselle qui avait affaire avec lui que la personne qui avait émis la requête.

« Maître Takeshi n'est pas là, si vous voulez lui laisser un message je peux lui transmettre. Sinon il faudra repasser demain. Qui vous envoie ? »
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Manami Kinuko
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna]    Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna] EmptyVen 6 Juin - 22:25

La geisha remarqua immédiatement la mine renfrognée du jeune homme mais ne se découragea pas pour autant. Après tout Manami était mal placée pour s'affliger des humeurs des autres étant elle-même dotée d'un sale caractère. Déterminée, cette dernière ne se montra pas intimidée par son regard réprobateur jusqu'à ce qu'il daigne prendre la parole :

    « Maître Takeshi n'est pas là, si vous voulez lui laisser un message je peux lui transmettre. Sinon il faudra repasser demain. Qui vous envoie ? »


La déception de la jeune femme devait se lire sur son visage malgré ses bonnes intentions car tout ses espoirs s'étaient envolés en l'espace d'une phrase. Manami était prête à baisser les bras mais l'idée qu'elle avait prit autant de risques en vain la faisait bouillir intérieurement. Elle s'était éclipsée de son okiya d'après un plan durement réfléchi, avait osé sortir à nue à l'aide d'une vulgaire cape pour cacher son identité pour finalement constater l'absence du forgeron. Il était trop tôt pour renoncer et s'avouer vaincue. Il fallait d'abord se tirer de ce mauvais pas face au jeune homme qui semblait méfiant à son égard. Il lui semblait plus judicieux de jouer la carte de la franchise sans pour autant en dévoiler trop. Lui mentir ouvertement n'était certainement pas une solution pour établir une base de confiance et obtenir ce qu'elle voulait. Néanmoins, la demoiselle ignorait tout de lui. Etait-il un simple employé ? Ou, par chance, le second de maître Takeshi ? Avant de le questionner, la geisha se devait de répondre à ses questions.

    « C'est regrettable en effet. J'ai fais un long chemin pour arriver jusqu'à votre forge. Je doute avoir à nouveau la chance de le rencontrer. »


Manami marqua une légère pause et s'adossa contre le mur malgré la poussière. Après tout, il n'était plus question de bonnes manières et de séduction. Elle savait que ni la danse et ni le chant l'aiderait à atteindre son objectif. Ainsi ne restait que la femme de la geisha qu'elle était. La jeune femme ne pouvait plus compter sur son enseignement et sa beauté mais seulement sur sa sincérité et la compréhension de son interlocuteur. Elle reprit calmement, comptant sur sa bonne étoile :

    « Hélas, je ne peux vous dire qui m'envoie. Il est dans notre intérêt à tous de ne pas connaître l'identité de cette personne. » Manami souria, convaincue que le jeune homme comprendrait certainement ses sous-entendus. Mais en ne dévoilant pas explicitement que la demande venait d'elle, la requête était toujours légale du point de vu du forgeron.


    « Néanmoins, la requête est toujours d'actualité. Comprenez que je serais honorée que vous puissiez y répondre même si j'ignore votre lien avec Maître Takeshi. » La jeune femme glissa une bourse sur le comptoir afin de prouver sa bonne foi, il était inutile de faire perdre du temps au jeune homme s'il avait des doutes sur sa capacité à financer la future marchandise.


Manami n'osa en dire davantage, sondant son interlocuteur en espérant qu'il accepterait de l'aider. Ses plans avaient été contrecarrés par l'absence du Maître, mais dans un ultime espoir, la demoiselle avait jeté son dévolu sur le travailleur nocturne en jouant le tout pour le tout. Elle n'avait rien à perdre hormis son temps et elle avait toujours la possibilité de rentrer bredouille s'il refusait.
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Matsuki Muramuna

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna]    Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna] EmptyMar 10 Juin - 17:43

Matsuki nota avec un sourire la pointe de déception qui passa sur le visage de son interlocutrice. Si elle tenait tant que ça à voir en personne le seigneur des lieux, c'était soit qu'ils avaient une relation particulière, soit que la commande était trop délicate pour être laissée à un apprenti comme lui.

« C'est regrettable en effet. J'ai fais un long chemin pour arriver jusqu'à votre forge. Je doute avoir à nouveau la chance de le rencontrer. Hélas, je ne peux vous dire qui m'envoie. Il est dans notre intérêt à tous de ne pas connaître l'identité de cette personne. »

Le jeune homme soupira, comprenant enfin où elle voulait en venir. Dans l’intérêt de tous hein ? Plutôt dans son intérêt à elle. En tout cas, si elle s'était déplacée de la sorte pour voir son tuteur, c'est que celui ci avait déjà dû accepter ce genre de requête de temps en temps. Mais comment un homme aussi droit et à cheval sur les principes avait-il pu laisser des femmes lui acheter des armes pour un usage personnel ? Il repoussa cette idée. Rien ne lui disait que son maître avait pu un jour faire ce genre de chose et même si la jeune femme semblait savoir ce qu'elle voulait cela pouvait tout aussi bien être une de ses ruses pour qu'il cède.

« Néanmoins, la requête est toujours d'actualité. Comprenez que je serais honorée que vous puissiez y répondre même si j'ignore votre lien avec Maître Takeshi. »

« Écoutez ma belle… » Commença t-il en repoussant de la main la bourse qu'elle avait jeté sur le comptoir devant lui pour indiquer qu'il ne s'agissait pas d'argent. « Jouons cartes sur table voulez vous ? Vous cherchez une arme ? J'en ai des tonnes. »

Le voile était officiellement tombé. Les nœuds moraux qu'il devait démêler lui semblaient déjà suffisamment complexe pour ne pas avoir à décrypter en plus la langue secrète de cette femelle. Qu'aurait fait le Maître à sa place ? Il l'aurait sans doute renvoyé d'où elle venait en lui administrant une correction digne de ce nom. Il se mordit la lèvre, toujours en proie à la réflexion. Cette issue ne lui plaisait définitivement pas. Plusieurs branches de son éducation se heurtaient à lui en donnait mal au crâne. Le forgeron détailla la femme qui lui faisait face en attente de sa réponse. Elle était quand même très belle, cela l'étonnait de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. Mais la beauté n'était pas un paramètre à prendre en compte, même les belles fleurs ont des épines et il ne savait comment elle allait se servir de son arme.
Il savait que l'insécurité régnait en ville, surtout pour les belles femmes et vendre leurs produits à l'une d'elles était passible de graves sanctions. Matsuki ne pouvait prendre une décision, partagé entre l'envie d'aider quelqu'un qui pouvait-être dans le besoin et la peur d'aller à l'encontre des principes qu'on lui avait enseigné.

« Mademoiselle, vous devez sans doute savoir que la vente d'arme est interdite aux femmes, aussi jolies soit-elles. Et que s'il me prenait envie d'appeler la milice pour qu'ils vous remmènent chez vous, vous y passeriez un sale quart d'heure. » Il soupira. « Je ne suis pas quelqu'un qui aime les non-dits aussi je doit admettre être frustré de la mascarade que vous vouliez m'imposer, même si je comprend que dans votre situation vous n'aviez pas vraiment le choix. »

Il se détourna pour fouiller dans le fatras de métal qui jonchait toujours l'arrière boutique et mit finalement la main sur une petite dague et son fourreau qu'il posa sur le comptoir devant lui avant de s'affaler sur une chaise en croisant les bras derrière la tête. Il reprit en la tutoyant, après tout, elle n'avait même pas à être considérée comme l'aurait été une cliente si ?

« Je dois t'avouer que je ne sais pas quoi faire. Tu voulais savoir quel était mon lien avec le vieux ? Je suis son protégé. Et vu que c'est une personne bourré de principes et que j'ai reçu son éducation je dois admettre que vous vendre une arme me dérange au plus haut point. Les traditions sont strictes à ce sujet. » Il marque une pause. « Seulement, il m'a appris aussi à prendre mes propres décisions et à faire ce qui me semblait juste, alors voilà comment ça va se passer. Je ne veux pas savoir si le vieux à déjà fait ce genre de trucs et encore moins si c'est une habitude, j'ai une image de barbu traditionaliste dans la tête que j'aimerais garder intacte. Ce qui se passe actuellement ne regarde donc que nous deux et ne doit jamais porter atteinte à l'image de cette forge ou de son propriétaire, est ce clair ? »

Il prit la dague et la fit jouer entre ses doigts.

« Maintenant, parlez moi de vous. Dites moi tout ce qui vous passe par la tête, et je verrais si oui ou non je vous vend ça. »
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Manami Kinuko
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna]    Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna] EmptyMar 17 Juin - 16:22

Manami tâchait de rester de marbre face à son interlocuteur malgré les quelques soupires qui lui revenaient aux oreilles. En réalité, cette situation la gênait. Tout d'abord il n'était pas dans ses mœurs d'aller contrer les lois et encore moins de braver les interdits. Ensuite, la geisha était ce genre de personne un peu fière avec une allergie féroce à la soumission. Ainsi, dépendre de quelqu'un d'autre ou devoir compter sur l'aide d'un autre la rendait malade, même s'il s'agissait d'une histoire de quelques heures tout au plus. Cette dernière fut néanmoins étonnée lorsque le forgeron repoussa la bourse qu'elle lui avait tendue. Manami avait cette image viciée du monde, elle qui n'avait vécu que dans l’apparat, la cupidité et l'égoïsme n'était pas habituée à ce genre de personnalité atypique. La geisha laissa échapper une moue perplexe malgré sa bonne application à rester de bonne constitution.

    « Écoutez ma belle… Jouons cartes sur table voulez vous ? Vous cherchez une arme ? J'en ai des tonnes. »


La jeune femme aurait put se réjouir d'un tel discours mais resta sur ses gardes. Son attitude et ses paroles laissaient présager qu'il n'allait pas accepter sa requête pour autant. Elle resta silencieuse, attendant qu'il daigne donner ses conditions. La geisha était curieuse de voir qu'est-ce qui pouvait bien le motiver dans ce bas monde si l'argent ne l'intéressait pas.

    « Mademoiselle, vous devez sans doute savoir que la vente d'arme est interdite aux femmes, aussi jolies soit-elles. Et que s'il me prenait envie d'appeler la milice pour qu'ils vous remmènent chez vous, vous y passeriez un sale quart d'heure. » Il soupira. « Je ne suis pas quelqu'un qui aime les non-dits aussi je doit admettre être frustré de la mascarade que vous vouliez m'imposer, même si je comprend que dans votre situation vous n'aviez pas vraiment le choix. »


Manami se retint de lever les yeux au ciel. S'il avait accepté sa simple présence jusque là et avait écouté son discours, ce n'était certainement pas pour appeler la milice d'une minute à l'autre. Le regard las de la jeune femme traduisait son absence de peur à cet instant précis. L’intimidation n'était pas une arme efficace contre un caractère naturellement téméraire. Elle avait certes imaginé cette éventualité mais le danger ne suffisait généralement pas à la détourner de ses desseins. La demoiselle fut satisfaite de la deuxième partie du discours du forgeron. Après tout, il avait compris son petit manège et était donc apte à répondre à ses attentes. La franchise ne la dérangeait pas, bien au contraire puisque la jeune femme détestait l'hypocrisie au plus au point. Malgré tout ce qui les séparait, les deux jeunes gens avaient cette caractéristique en commun : la condamnation des non-dits. Jusque là, la geisha était plutôt satisfaite de la tournure des choses. Si son interlocuteur prenait le temps de lui répondre calmement, c'est que la situation était plutôt bien engagée. Et si son discours l'avait profondément choqué, il l'aurait déjà immédiatement arrêtée. Manami ne dit un mot, espérant qu'il en viendrait enfin à la conclusion. Une lueur d'espoir traversa son visage lorsqu'elle le vit revenir avec une dague et un fourreau, une arme tout à fait appropriée pour l'usage qu'elle voulait en faire.

    « Je dois t'avouer que je ne sais pas quoi faire. Tu voulais savoir quel était mon lien avec le vieux ? Je suis son protégé. Et vu que c'est une personne bourré de principes et que j'ai reçu son éducation je dois admettre que vous vendre une arme me dérange au plus haut point. Les traditions sont strictes à ce sujet. » Il marque une pause. « Seulement, il m'a appris aussi à prendre mes propres décisions et à faire ce qui me semblait juste, alors voilà comment ça va se passer. Je ne veux pas savoir si le vieux à déjà fait ce genre de trucs et encore moins si c'est une habitude, j'ai une image de barbu traditionaliste dans la tête que j'aimerais garder intacte. Ce qui se passe actuellement ne regarde donc que nous deux et ne doit jamais porter atteinte à l'image de cette forge ou de son propriétaire, est ce clair ? »


La demoiselle répondit aussitôt, bien décidée à convaincre cet homme de lui donner cette arme qu'il tenait entre ses mains.

    « Je suis bien placée pour savoir que cette histoire doit rester secrète, aussi bien pour la réputation de cette forge que pour la mienne. A un détail prêt, nous convergeons vers le même but. » dit-elle calmement mais avec assez de sérieux pour que son discours ne soit pas remit en doute.


Mais lorsqu'elle le vit jouer avec la dague, la jeune femme sut que son calvaire ne faisait que commencer car le forgeron n'était pas encore prêt à céder.

    « Maintenant, parlez moi de vous. Dites moi tout ce qui vous passe par la tête, et je verrais si oui ou non je vous vend ça. »


Manami ne put s'empêcher de sourire et ferma doucement les paupières, amusée par la drôle de tournure que prenait la situation. Jamais encore elle n'avait été en situation d'infériorité à l'extérieur, elle, une des plus prestigieuses geisha de son okiya qu'on osait à peine caresser du regard se retrouvait tutoyée et à la botte d'un simple forgeron. Le monde ne cesserait jamais de l'étonner, elle qui pensait avoir tout vu s'amusa à découvrir les détails les plus infimes de la société. En effet, jamais Manami n'avait eut l'occasion de fréquenter des personnes de sang inférieur. Depuis sa tendre enfance, on l'obligeait à tenir compagnie à des samouraïs, des aristocrates, des nobles et même quelques riches paysans. Mais là où l'argent régit le monde, il n'y avait pas de place pour le peuple, l'essence même de la ville quand il s'agissait d'offrir sa présence et son art. Curieusement, la demoiselle n'était pas même vexée par le ton familier que prenait son interlocuteur, ni même intimidée pour autant. Manami décida de rentrer dans son jeu avec beaucoup de gaieté, après tout elle n'était qu'une enfant qu'on avait forcé à grandir trop vite et jamais personne ne l'avait traité avec autant de franchise et de sévérité. A l'okiya, tout le monde prenait des gants pour parler à la geisha qu'on savait doter d'une caractère difficile. Faire fourcher sa langue ou pire lever la main sur elle était passable de lourdes représailles en vue du rang qu'elle tenait dans cette maison. Mais à l'extérieur, sans son costume d'apparat, elle n'était que Manami, une femme parmi les hommes. La jeune femme trouvait la situation plutôt excitante, il était drôle de jouer un rôle qui nous est interdit la plupart du temps c'est à dire celui d'être soi-même. La demoiselle prit le ton de la confession et commença avec beaucoup de douceur dans la voix, rappelant le ton que l'on emploi pour narrer une histoire.

    « Je m'appelle Manami, mon nom de famille m'a été ôté depuis bien longtemps et j'aurais la prétention de croire que Kyôto n'a plus rien à m'apprendre. » Elle marqua une légère pause, son nom était connu dans la moitié du pays et elle se demandait avec beaucoup de curiosité si ce dernier était arrivé aux oreilles du peuple. « Vous parliez d'appeler la milice tout à l'heure. Ces hommes n'auraient même pas le cran de poser leur regard trop longtemps sur moi. Mais ce qui m'attend à l'okiya, croyez-moi, est  bien pire encore. J'ai pensé aux représailles et à l'honneur. Mais les rues m'ont apprit que l'honneur et l'art que j'exerce ne font pas le poids face aux esprits mal intentionnés. »


Manami se prit à rêvasser et à penser à ces choses graves dont elle n'a pourtant pas à se préoccuper en tant que femme et geisha.

    « Quel est le rôle de la grâce dans la guerre ? Vos armes ôtent ou sauvent la vie des hommes, moi, je ne fais que la rendre plus agréable. Mais je ne serais pas faible. Si la survie exige de perdre cet honneur que l'on pavane en disant que les femmes n'ont pas leur place ici alors piétinez-le. Je n'en ai cure. »


Ses paroles étaient crues et d'une franchise interdite. Une geisha n'avait pas le droit de s'exprimer ainsi et encore moins de parler de politique. Avec ce discours, le jeune homme était tout à fait en mesure de la faire condamner. Pour autant, Manami continua sans plus attendre.

    « Je sais reconnaître l’honnêteté lorsque j'en vois, surtout dans mon métier. C'est pourquoi j'ai accepté votre marché. J'espère ne pas vous avoir trop intimidé. » La geisha lui adressa un sourire sympathique, si Manami n'avait pas beaucoup de tact elle était néanmoins très douée pour mettre les gens en confiance.


Complètement désinvolte, la jeune femme prit l'initiative de s'asseoir à ses côtés sur le comptoir, les bras en arrière pour la soutenir et la tête penchée sur le côté traduisant sa curiosité naturelle.

    « Dites-moi, je suis curieuse de connaître votre histoire. J'ignorais que Maître Takeshi avait un apprenti. Je n'aurais certainement plus l'occasion de vous rencontrer à l'avenir ni même de mettre les pieds dans ces ruelles. » Elle soupira. « Les nobles sont d'une fadeur déconcertante avec les exploits qu'ils n'ont pas accompli, les terres qu'ils ne possèdent pas et les histoires qu'ils inventent pour compenser la mollesse de leur caractère. J'ignore si tous les artisans ont votre force d'esprit mais j'aurais une pensée pour vous à l'okiya. »


Manami était d'une nature très curieuse et appréciait la diversité humaine à laquelle elle devait son intelligence sociale. Son goût pour l'aventure et les personnalités qu'elle croisait lui faisait presque oublier son but premier.
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Matsuki Muramuna

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna]    Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna] EmptyJeu 19 Juin - 17:14

Matsuki sourit et se permit un petit rire avant de répondre à la jeune femme avec une pointe d'ironie :

« Je pense que c'est en effet prétentieux de dire que Kyôto n'as plus rien à t'apprendre. Comme tu viens de le dire, tu ne sembles pas vraiment connaître le petit peuple qui fait tourner cette cité. » Il devint plus sérieux et se saisit de la dague pour en regarder la lame. « Et c'est je pense la raison pour laquelle tu as besoin de cette arme. Tu ne ressemble en rien à une personne qui vit dans les rues de la cité, ce n'est pas ta place. Ton langage te trahit et l'aisance avec laquelle tu semble évoluer dans un milieu qui n'est pas le tiens est tout aussi louche. Ce ne serait donc pas surprenant que les coupes-jarrets de la cité te prennent pour cible si tu te promène seule, surtout si tu préfère te balader sans ton escorte comme ce soir. »

Le forgeron remit la lame dans son fourreau et la posa près de la jeune femme. Il n'avait à priori aucune raison de refuser de lui vendre, convaincu de sa sincérité :

« Geisha ou boulangère, le combat est le même ici. Tout le monde devrait être capable de se protéger si la milice échoue à le faire. »

Le marché conclu pour sa part, il se renfonça dans son siège qu'il fit basculer légèrement afin d'étendre ses jambes sur le comptoir.

« Ce serait justice que je vous parle un peu de moi j'imagine, surtout si vous le demandez si gentiment. Je m'appelle Matsuki Muramuna, j'avais un autre nom avant dont je ne me souviens plus mais je ne cherche pas à m'en souvenir. Mes parents m'ont vendu au vieux quand j'étais plus jeune et il m'a élevé comme son fils. J'ai eu de la chance, j'aurais difficilement pu trouver mieux comme père. Mon histoire n'est finalement pas très intéressante j'imagine. Je suis bien ici, c'est tout ce qui compte. » Il lui fit un petit sourire « Et si tu avais peur de m'intimider ne t'en fait pas. Il en faut beaucoup plus pour perdre pied quand on à eu un maître qui frappe aussi fort que le mien. »

Matsuki était étrangement heureux de la visite de la jeune femme. Bien sûr cela pouvait lui causer du tort à l'avenir mais il sortait si peu qu'il n'avait jamais vraiment eu l'occasion de converser ainsi avec des gens dont l'âge se rapprochait du sien. La forge abritait certes deux autres apprentis ainsi qu'un polisseur plus âgé mais cela se révélait parfois être une compagnie insuffisante et peu stimulante.

« J'espère en tout cas que cette dague te suffira. C'est l'une des premières armes que je fais par moi même alors elle n'est peut-être pas très élégante mais tu ne compte pas parader avec n'est ce pas ? » Matsuki marqua une petite pause avant de reprendre. « D'habitude on nous nous achète des sabres mais je ne pense pas que dans ton cas ce soit très recommandé. Non seulement c'est assez peu discret mais ça demande aussi plus d'entretien et il faut savoir s'en servir. Une dague te siéra mieux. Il faudra juste penser à la nettoyer si jamais tu t'en sert et à la polir pour ne pas qu'elle perde de son tranchant. » Le jeune forgeron continua, un sourire aux lèvres. « Tu dis que ton art c'est de rendre la vie des gens plus belles ? Le mien, c'est de faire des armes. Du moins, c'est ce que j'espère pouvoir dire un jour quand je ne serais plus un apprenti. »

Son regard se fit plus lourd lorsqu'il se rappela les risques qu'il prenait. En plus il allait lui donner une de ses armes. Si le vieux tombait dessus un jour, il était quasiment certain qu'il la reconnaîtrait. Mais trop tard pour hésiter, de toute manière il avait prit sa décision.

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Manami Kinuko
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna]    Mieux vaut être téméraire qu'ennuyeux [PV Matsuki Muramuna] EmptyJeu 10 Juil - 20:25

Manami ne broncha pas lorsque le jeune homme lui adressa un discours chargé de mises en garde. Après tout, la demoiselle appréciait la sincérité qui gagnait les rues étroites de la ville. Son petit monde à elle n'avait rien à envier à cette franchise et à ces paroles crues et sans subtilités. Tout ça ressemblait finalement à un mauvais huis-clos où seules les victimes étaient spectateurs de leur propre sort. Les quartiers de plaisir étaient littéralement coupés du monde où les geishas sont bel et bien des œuvres d'art vivantes que l'on expose dans des okiyas depuis la tendre enfance comme on conserverait un tableau dans un musée. Jamais un regard extérieur et dénué d'hypocrisie ou de cupidité n'avait effleuré ce visage nu et presque surprit d'un tel ton. La geisha regardait son hôte d'un air perplexe. Oui, elle était prévisible et vulnérable. Mais jamais personne n'avait jamais osé lui avouer si crûment. Pour autant, elle ne s'en affligea pas et resta muette comme une enfant docile. Après tout c'était elle qui était à l'origine de ce manège et elle se devait d'en assumer les conséquences aussi ennuyeuses soient-elles. Elle se contenta de répondre vaguement avec une pointe d'amertume.

    « Ce monde est trop grand pour qu'on daigne y trouver sa place. Mais la survie permet de la conserver, aussi modeste soit-elle. »


Par orgueil ou faiblesse, Manami préféra esquiver cette partie de son discours et fut soulagée lorsque son interlocuteur prit lui-même l'initiative de changer de sujet. Elle qui était si curieuse était ravie d'entendre son histoire. Au fur et à mesure qu'il parle, la jeune femme sentie son cœur se serrer. Elle ne connaissait que trop bien ce récit, elle-même vendue pour quelques pièces d'or à une okiya comme si sa vie ne dépendait que de quelques bouts de métal. Matsuki en revanche semblait pleinement assumer ce passé mais c'était sûrement parce qu'il avait eut la chance d'avoir un présent à la hauteur de ses espérances. Manami sourit, se ressaisissant des vives émotions qui lui chatouillait les entrailles. Elle n'allait tout de même pas être jalouse d'un homme du petit peuple. Et pourtant son air rêveur laissait croire qu'égoïstement elle aurait peut être apprécié être en bas de l'échelle. Manami était ambitieuse et ainsi très fière du statut social duquel elle jouissait mais son bonheur n'était pas proportionnel à sa popularité. Elle se souvenue alors des vieux contes japonais de son enfance où l'orgueil était condamné comme principal ennemi du cœur et fut bouleversée d'en  tirer de la nostalgie. La geisha tressaillit subitement lorsque le jeune homme conclu que son histoire  était dérisoire. Manami n'avait rien contre la modestie chez les autres mais ne supportait pas de voir un être se rabaisser. Elle répliqua sèchement mais avec une singulière douceur dans la voix.

    « Et bien moi je trouve cette histoire tout à fait intéressante. Le ciel ne serait pas aussi beau sans toutes ses étoiles. Tout comme l'univers serait bouleversé sans ces fragments d'existence. »


Manami croyait fermement en ses idées. Puisque le jeune homme lui avait dit être difficilement intimidé, cette dernière ne faisait preuve d'aucune retenue dans ses paroles. C'était certainement sa façon à elle de le remercier de sa franchise. Son regard s'adoucit lorsqu'il lui présenta la dague promise, ce pourquoi elle était venue jusqu'ici. Manami admira le tranchant de la lame et fut frappée tant par sa simplicité que sa beauté. Soudain elle se rappela l'usage qu'allait avoir un si bel objet et elle trouva subitement l'arme plus monstrueuse que belle. Mais il n'était pas question de se défiler, ainsi la geisha gratifia son hôte d'un sourire qui se voulait sincère.

    « Je serais très honorée de porter cette arme Matsuki-san. »


D'une main tremblante, la demoiselle saisit l'arme dans sa main et l'observa sous tous ses angles. Bientôt elle la reposa doucement et sourit à nouveau, amusée.

    « Et bien je serais donc la première à tester les armes de Matsuki Muramuna. En tant que cliente privilégiée vous aurez de mes nouvelles ! » dit-elle en riant


La jeune femme se ressaisit un instant, songeant malgré elle qu'elle ne pourrait certainement plus jamais revenir ici et revoir cette personne qui l'avait aidé. Voulant cacher sa tristesse à l'idée de retourner à sa morne vie, Manami fit passer cette mine défaite pour de la reconnaissance.

    « Merci. » dit-elle enfin à demi-mots « D'une certaine façon vous me sauvez la vie ce soir. Hélas, je doute pouvoir vous rendre la pareille. »
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