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Bienvenue, humble visiteur !

Fermez les yeux et laissez-vous charmer par un parfum de jasmin ou un air de shamisen. Voici de quoi rompre l'ennui au milieu des créatures les plus charmantes du pays du Soleil Levant qui dansent comme des tableaux vivants!

Prenez donc une tasse de thé et saisissez le destin avant que le temps ne reprenne ce qui lui appartient.
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«Elle peint son visage, pour cacher son visage. Ses yeux sont de l'eau profonde. La geisha est une artiste d'un monde flottant. Elle danse, elle chante, elle vous divertie...tout ce que vous voulez. Le reste, ce sont des ombres; le reste, c'est un secret»
 
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 Une petite soirée après un dur labeur

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Hamamoto Ryuichi

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MessageSujet: Une petite soirée après un dur labeur   Une petite soirée après un dur labeur EmptySam 7 Juin - 1:59

Le soir commençait à pointer et la journée se finissait une fois de plus de façon assez monotone, ou presque: Hamamoto Ryuichi avait un plan. Et pour une fois il était plutôt au point. Mais ce qui nous intéresse ici, ce n'est pas le plan, mais plutôt le résultat, et pas n'importe lequel: Hamamoto Ryuichi était au théatre ! Il allait peut être voir quelque chose de hors pair ! Il s'en réjouissait d'avance, à un détail près.

L'homme prit donc place au quatrième rang, assis en tailleur. Il avait les idées passablement claires à cause du saké qu'il avait bu quelque temps auparavant, mais était encore maitre de ses actes et suffisamment lucide pour accepter un spectacle; l'alcool bien que populaire n'était pas pour lui un échappatoire, tout au plus un moyen de socialiser avec les autres fermiers de son rang. Avisant son voisin qui l'avait embarqué ici, un samurai, et qui lui était bien plus éméché, il poussa un léger soupir. Il n'avait que peu d'opportunités de se trouver à un tel endroit, mais allait il réellement en profiter si il côtoyait quelqu'un qui allait rire bruyamment et éructer ? Ce n'était pas vraiment la conception qu'il se faisait d'un milieu huppé. D'un autre côté, un samurai plus fréquentable n'aurait peut être pas daigné lui adresser la parole en premier lieu dans ce tripot de bordure.

"Profitons du spectacle", pensa-t-il pour lui-même. "Normalement tu vas aux Hanamachis et t'as pas un rond car t'as tout dépensé dans les jeux, alors profite, profite ... c'est l'alcoolique qui paie". Il se mit alors à regarder autour de lui, attendant le début de la représentation. Qui sait, peut être rencontrerait-il quelqu'un de plus intéressant ? Peut être que la chance allait continuer d'être en sa faveur ? C'eut été presque un soir où il aurait été valable de jouer.
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Manami Kinuko
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MessageSujet: Re: Une petite soirée après un dur labeur   Une petite soirée après un dur labeur EmptyMar 10 Juin - 17:39

Manami finissait de nouer son obi à l'aide d'une servante de l'okiya avant de jeter un dernier coup d’œil à son reflet dans le miroir. Chaque détail comptait, du choix des accessoires à la couleur des lèvres, rien n'était laissé au hasard. Cette soirée devait être mémorable pour la geisha qui trépignait d'impatience sans le montrer. Une des plus célèbres représentations du pays devait être jouée au théâtre Minami-Za au coucher du soleil. C'était l'occasion pour les geishas et maikos de la maison de briller en société. Des futurs clients très importants devaient y assister et l'on parlait même d'hommes spécialement venu d'Edo pour assister au spectacle. Si toutes les jeunes femmes débordaient d'enthousiasme, les okiyas de Gion avaient décidé de n'envoyer qu'une ou deux geisha afin d'éviter les débordements en privilégiant la qualité à la quantité. Beaucoup d'autres demoiselles allaient certainement venir dans le même but et il fallait donc tirer son épingle du jeu. Manami était extrêmement flattée d'avoir été choisie par son okasan afin de représenter son okiya. D'ordinaire, l'okasan préférait envoyer une geisha plus mature aux représentations afin que sa sagesse lui assure le succès requit. Mais cette fois-ci, cette dernière s'enticha de la fraîcheur de Manami qui donnait l'illusion d'être plus mûre qu'une autre. Mais l'était-elle vraiment ? Certes, la demoiselle savait faire preuve de beaucoup de sang-froid et de stratégie mais son impulsivité trahissait toujours son jeune âge. Manami savait qu'elle devrait prendre sur elle ce soir et ne pas décevoir au risque de ne plus pouvoir saisir à nouveau ce genre d'opportunité. La jeune femme se surprit elle-même à songer à la tournure que prendrait la situation au théâtre, elle qui était d'ordinaire très terre à terre fut confuse de rêvasser. La folie des grandeurs savait troubler un jeune esprit discipliné en âme farouche. Manami fut arracher de ses pensées lorsqu'elle sentie les étincelles fuser derrière son dos. C'était la manière traditionnelle de s'attirer les bonnes ondes et de repousser le mauvais œil. Néanmoins, la geisha remarqua que le rituel avait été fait avec plus d'émotions que de coutume. Manami fut écœurée par ce spectacle d'hypocrisie mais se garda bien de le montrer. L'okasan ne l'aimerait pas tout autant si ses poches ne se remplissait pas d'or au petit matin grâce à elle. C'est pourquoi la demoiselle se contenta de hocher la tête en guise de remerciement, l'air sérieuse et le regard déterminé afin de confirmer sa future réussite.

Manami respira d'un souffle nouveau, vierge de toute démonstration hypocrite, une fois seule dans les rues de Kyotô. Elle aimait ces brefs instants de solitude avant de gagner les maisons de thé ou autre lieu susceptible d'abriter des clients potentiels. Elle était convaincue que ces courtes minutes lui permettait de faire le vide dans son esprit et d'être assez apaisée pour vaincre le tract que l'on peut parfois ressentir lorsqu'on pénètre dans un lieu où tous les regards sont braqués sur vous. La geisha ne tarda pas à trouver le théâtre et à en juger par le ciel virant au pourpre, la représentation ne devait pas tarder à commencer. C'était la première fois que Manami venait au théâtre et pourtant elle ne fut pas troublée par la décoration opulente des lieux. Elle avait été habituée à vivre dans le raffinement, dans les allées de Gion aux cerisiers adorables qui encadraient les pavés. Pire encore, la jeune femme n'appréciait pas à quel point la richesse était exhibée en ces lieux. Pour elle, l'art n'avait rien à voir avec la richesse, il n'était donc pas nécessaire d'en faire autant. Cette réflexion était assez paradoxale dans la mesure où la geisha est une œuvre vivante qui ne peut exister sans finances. Manami n'eut même pas le temps de prendre ses marques qu'un individu très peu farouche l'aborda en lui sommant de venir s'asseoir. Derrière un sourire délicat que la politesse forçait, la jeune femme détailla son interlocuteur et ressentit immédiatement du mépris à son égard. C'était un samouraï bruyant, sans aucune manière et qui empestait le saké alors que la nuit n'était pas encore tout à fait tombée. Manami le suivit sans dire un mot tandis qu'elle balaya la salle du regard. Il n'y avait pas autant de monde qu'elle aurait pu imaginer et pire encore, les clients potentiels les plus prestigieux n'étaient que quelques rares samouraïs dans la salle. Extrêmement déçue et en colère de s'être fait tant de faux espoirs, la jeune femme lança un regard noir au samouraï qui l'escortait. Fort heureusement pour elle, ce dernier était bien trop sot ou alcoolisé nul ne peut savoir pour l'avoir remarqué. Manami se rappela alors qu'elle ne devait pas décevoir son okiya malgré l'envergure de la soirée et se ressaisit aussitôt. Après tout, elle avait de la chance d'être tombée sur un des rares samouraïs de la salle et peut être que son entourage serait plus intéressant. La jeune femme s'assit avec grâce sur le tatami en face du bruyant homme qui l'avait convié à ce cercle. Elle prit le parti de saluer ses hôtes gaiement mais avec une singulière froideur certainement destinée à avertir le samouraï éméché qu'il devrait faire preuve de respect.

    « Bonsoir, je suis ravie de prendre part aux festivités en votre compagnie. Hélas, auraient-elles déjà débuté en mon absence ? » dit-elle d'un air faussement offusqué en désignant du regard une coupe de saké vidée par le samouraï.


Un petit rire général retentit autour du groupe face aux voisins certainement contentés par la raillerie de la geisha face à cet individu certainement gênant en société.

    « Allons bon, j'aime à croire que c'est la lumière du crépuscule qui vous a induit en erreur. » déclara t-elle d'un ton léger et moqueur qui visait à détendre l'atmosphère.


Son attention se focalisa sur un homme à sa gauche qui semblait moins à l'aise et moins alcoolisé que ses autres convives. Manami y vit l'occasion de converser de manière plus intéressante et de mettre l'inconnu plus en confiance en sa présence.

    « Serait-ce la première fois que vous venez au théâtre ? Je vais vous confier un secret. » dit-elle en se rapprochant en murmurant sur le ton de la confidence. « Je suis aussi novice que vous en matière de théâtre. »


Elle se recula alors et sourit comme une enfant qui avait fauté et entreprit de servir du thé à toute la petite assemblée.
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Hamamoto Ryuichi

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MessageSujet: Re: Une petite soirée après un dur labeur   Une petite soirée après un dur labeur EmptyDim 15 Juin - 23:46

L'homme avisa la jeune femme qui accompagnait le samurai. Jusqu'à présent il s'était contenté de la regarder de façon discrète, un peu hésitante en raison de la fonction qui lui était affectée et qui consistait à accompagner quelqu'un de plus haut rang que lui. Il était donc hors de question de montrer tout signe qui pourrait faire penser qu'il outrepasserait ses droits, il risquerait d'être brimé, voire pire, certains samurais - surtout si ils sont éméchés - pourraient avoir le sabre facile. Hamamoto n'ignorait pas cependant que cette geisha n'était pas présente sur commande mais juste pour l'occasion du spectacle. Il y avait là une faille qui pouvait être exploitée, avec une pointe de courage toutefois.

Il oublia cette idée un temps, pensif, quand soudain son esprit fut tiré hors de l'oubli par la jeune femme qui se mit à lancer quelques piques envers l'alcoolique. Bien qu'elle restait assez polie, l'ironie était en effet assez perceptible. De plus, en étant en face d'elle il se trouvait en position de la regarder sans que cela soit trop suspicieux. Il contint ses réactions, tentant de ne pas réagir à ses bousculades, mais les dernières remarques étaient trop limites et le reste de l'assemblée ne semblait pas aussi respectueuse. Il esquissa un sourire gêné. La jeune femme se pencha alors dans sa direction et lui murmura quelque chose. Sa beauté troublante le prit au dépourvu et il l'écouta avec une certaine incrédulité. Cela n'échappa aux autres convives qui se mirent à rire de plus belle, l'un d'entre eux lui accolant même une grosse claque dans le dos. Il se frotta les cheveux machinalement, se trouvant vraiment bête. Même son samurai accompagnateur avait ri, mais pour le coup il se demanda si ce n'était plus qu'un état réflexe de sa part, il décida donc d'en faire fi. Il prit donc le risque de s'adresser à l'ingénue de façon directe et se risqua même à une répartie:

J'y suis déjà allé, il y a longtemps de cela. Il est vrai que je n'ai pas souvent l'occasion, surtout en si bonne compagnie ... dit il d'un regard qui ne visait pas la geisha mais le déchet qui lui servait de convive. Il revint à elle et pensa pour lui-même que cette phrase aurait pu être prise pour un compliment, ce qui constitua un quiproquo qui le fit rougir légèrement. Se resservant du saké, il continua son explication, meublant du mieux qu'il pouvait: J'étais encore un enfant. Il la fixa du regard, ce qui était quelque chose d'assez osé, mais il voulait la garder un peu plus dans sa mémoire, elle qui la mettait dans un tel embarras méritait une attention un peu plus grande que de la considérer comme simple poupée. Un bref instant il songea à la trouver en dehors de la représentation, une telle beauté devait être cependant hors de prix. Il baissa les yeux et fit un geste ample en direction de la pièce. Je ne vais pas vous expliquer le principe de la pièce, je serais bien mal luné d'oser apprendre quoique ce soit à une personnage de votre éducation ... en revanche je serais honoré de l'inverse. Je suis plus habitué des salles où l'entrée est moins restrictive.

Il fut interrompu par le samurai qui semblait encore plus atteint que précédemment. Ce dernier se leva et se mit à baragouiner dans un langage incompréhensible, suite visiblement à un problème d’approvisionnement de sa liqueur préférée. Hamamoto eut un réflexe de reculer légèrement, mais fort heureusement un voisin intervint et apostropha avec un ton autoritaire et méprisant: Sortez monsieur, ou j'en réfèrerai au Daimyo. Une telle menace avait été énoncée par une personne habillée avec gout et une tenue impeccable. A ses côté se trouvaient plusieurs courtisanes ainsi que d'autres samurais qui observaient la réaction de l'homme bourré avec attention. Ce dernier ayant conservé son instinct de survie s'inclina maladroitement et commença à se diriger vers la sortie, oubliant totalement la jeune femme. Le fermier remercia le dignitaire d'un signe de la tête, mais ce dernier l'avait déjà oublié. Il comprit alors que ce dernier s'était juste exprimé en raison du bruit et non pour le défendre, et qu'il ferait mieux de ne pas essayer de se mêler à eux. Restait le reste du petit groupe, formé de quelques autres samurais passablement éméchés et de la jeune femme à présent sans accompagnant - du moins à priori. Il ne savait pas trop si il devait s'excuser pour lui, ou si les autres devaient le faire, dans tous les cas il était assez gêné et ne savait pas trop si il avait le droit de rester: après tout les autres ne l'avaient pas invité, il n'avait plus vraiment de légitimité.

Soudain, le spectacle démarra et son regard fut détourné en direction de la scène. Il était trop tard pour se retirer quoiqu'il arrive, et cela lui apporta une certaine satisfaction. Il fit un geste à l'attention de la geisha et lui dit sur un ton enjoué: Si c'est votre première représentation, je pense que vous n'êtes pas prête de l'oublier ... Et il leva sa coupe avec un sourire.
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Manami Kinuko
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MessageSujet: Re: Une petite soirée après un dur labeur   Une petite soirée après un dur labeur EmptyJeu 19 Juin - 16:20

Manami esquissa un sourire lorsqu'elle vit que ses remarques avaient eut leur petit effet. Un silence gênant régnait maintenant dans l'assemblée qui se demandait s'il y allait avoir ou non des représailles. La jeune femme était confiante, voire même un peu trop, car elle savait qu'un endroit aussi fréquenté lui assurait son immunité. Après tout une geisha était sacré dans la tradition et nul homme n'oserait défier son honneur en public en tentant de porter préjudice à l'une de ces créatures. Manami jouissait de ce statut et n'hésitait pas à n'en faire qu'à sa tête sous prétexte qu'elle était protégée par son rang. Finalement, l'atmosphère se détendit lorsqu'elle se confessa à l'homme qui était jusqu'ici resté en retrait. Le rouge qui lui montait aux joues avaient déclenchés quelques railleries de la part de ses collègues. Manami se contenta de sourire modestement car la moquerie n'était pas une forme d'humour qu'elle appréciait. Elle préférait de loin l'ironie et le sarcasme qui eux au moins demandaient un certain talent de la part des usagers. La demoiselle fut néanmoins surprise de constater que l'inconnu daigne lui adresser la parole en dépit du malaise occasionné.

    « J'y suis déjà allé, il y a longtemps de cela. Il est vrai que je n'ai pas souvent l'occasion, surtout en si bonne compagnie ... »


La geisha contenu à peine un rictus amusé lorsqu'elle comprit la remarque cinglante qui se cachait derrière ce compliment déguisé. Elle constata que son hôte avait rougit, certainement embarrassé à l'idée que sa remarque fut interprétée au premier degré. Manami fut davantage flattée par le regard soutenu de son interlocuteur qui indiquait qu'il s'intéressait vraiment à ce qu'elle pouvait bien lui raconter. Par politesse mais aussi par curiosité, la demoiselle le laissa poursuivre tranquillement.

    « J'étais encore un enfant. Je ne vais pas vous expliquer le principe de la pièce, je serais bien mal luné d'oser apprendre quoique ce soit à une personnage de votre éducation ... en revanche je serais honoré de l'inverse. Je suis plus habitué des salles où l'entrée est moins restrictive. »


Manami s'apprêtait à lui répondre d'emblée lorsqu'un incident pas vraiment fâcheux l'interrompit. Le samouraï, pathétique chef de l'assemblée, fut mit dehors sans aucune délicatesse par un voisin agacé à cause de l'alcool qui commençait à lui monter un peu trop au nez. La demoiselle fut presque déçue de ne pas assister à un rapport de force et fut presque écœurée de voir le samouraï obéir docilement. Etait-ce donc ça cette force mystérieuse et légendaire que l'on confie aux guerriers de l'époque ? La demoiselle préférait se dire que celui là était une exception. Son image édulcorée demeurait intacte dans ce petit esprit où les rêves agonisant sont nourris par la propagande. Manami décida de ne plus s'en préoccuper davantage. Cet individu gênant avait assez fait perdre son temps à tout le monde pour lui accorder plus d'importance. Paradoxalement, la geisha était ravie que l'hôte ait quitté les lieux mais elle savait également qu'elle avait laissé filer son opportunité. Elle hésita un instant à le poursuivre mais elle se ravisa aussitôt. Une geisha devait certes se plier aux exigences de son okâsan mais elle devait également avoir assez de jugeote pour ne pas tomber dans la gueule du loup. Or cette personne était sensiblement dangereuse et instable. Si cette réflexion ne suffisait pas à apaiser la colère de l'okiya, Manami avait d'autres cordes à son arc en tant qu'excellente comédienne. Pour rester dans le vif du sujet, la représentation n'allait pas tarder à commencer et l'homme de tout à l'heure lui rappela aussitôt avec beaucoup d'enthousiasme.

    « Si c'est votre première représentation, je pense que vous n'êtes pas prête de l'oublier ... »


Manami demeura silencieuse pendant les premières minutes. Le théâtre, très apprécié par le shogun et par extension les samouraïs, était devenu un art très sérieux et les représentations plus solennelles. Il n'était plus question de satire ou d'autres drôleries mais souvent d'exploits militaires glorifiant les guerriers. La jeune femme leva les yeux au ciel lorsqu'elle vit les acteurs se pavaner dans un rôle de samouraïs héroïques et ne put s'empêcher une raillerie.

    « Et bien, j'en connais un qui aurait bénéficié de sages conseils s'il était resté parmi nous. C'est étrange, je croyais que le théâtre était un drame sérieux et fonctionnait comme un miroir de la réalité. »


Suite aux regards assassins causés par sa remarque, Manami se ravisa avec une fausse innocence.

    « C'est certainement les acteurs qui ne peuvent représenter convenablement toute la grandeur et le splendide de nos samouraïs. » avait-elle dit elle-même avec un ton démesurément théâtral ce qui lui ôtait toute crédibilité.


Manami savait qu'elle ne devait surtout pas entacher sa réputation mais son fort caractère allié à son esprit critique la rattrapait malgré elle. Elle ne put contenir un rire lorsqu'elle vit apparaître sur scène l'armée ennemie : les samouraïs du clan Owari. Les armures étaient grossières, les visages couverts de masques ridicules et péjoratifs. Les autres pouffaient aussi mais certainement pas pour les mêmes raisons. Le rire de la jeune femme était léger, cristallin mais rappelait singulièrement celui d'une enfant. Elle se tourna vers son hôte, espérant trouver un soutien.

    « Etes-vous déjà allé à Nagoya ? » dit-elle avec tant de calme et de douceur que nul n'aurait put croire que cette femme avait rit aux éclats quelques instants plus tôt.


Manami était capable de contrôler ses émotions dans la mesure du possible et ce sang-froid permanent lui permettait de tirer avantage de toute sorte de situation. Elle poursuivit avec un sourire amusé aux lèvres.

    « J'ai eu l'occasion d'y aller une fois, le jour de l'erikae plus précisément. La cérémonie du changement de col est très importante pour nous autre geishas qui acquérons notre indépendance. » Elle marqua une légère pause. « Pour cette occasion, on décida de me parer du plus beau kimono du pays. C'est à Nagoya que se trouve les plus grands et les plus respectés fabricants de kimonos du Japon. C'est donc tout naturellement que nous allions en territoire ennemi pour trouver la perle rare. »


La jeune femme regardait dans le vide, faisant appel à ses souvenirs et pourtant, aucune nostalgie ne traversait sa voix.

    « Ce n'est pas le kimono qui m'a le plus impressionné mais le Beau qui envahissait les rues comme les cerisiers à Kyôto. »


Cette fois-ci Manami se tourna directement vers son interlocuteur, sortant définitivement de sa rêverie.

    « Cette anecdote n'est pas anodine. Voyez avec quelle grossièreté les acteurs dépeignent le clan Owari et sans doute la capitale de la beauté. Il paraît que la jalousie voit tout, excepté ce qui est. »


La geisha se tourna avec beaucoup de curiosité vers son hôte dont elle ne connaissait toujours pas le nom et l'histoire. Néanmoins, les personnes comme Manami dont l'esprit est aiguisé comme un katana acéré avaient besoin de s'entourer d'autres gens partageant leur intelligence sociable. La jeune femme voulait savoir si cet homme était capable, tout comme elle, de critiquer un monde auquel il doit allégeance. Selon la demoiselle, il n'y avait pas de place en ce monde pour les faibles d'esprits, les peureux et les aveugles. Pour autant, Manami respectait et admirait son clan mais ne voulait pas être un pion dans cette histoire. Sa lucidité et le toupet qu'elle avait lui causait parfois des malheurs imprévus. De peur que ses paroles soit mal interprétées et pour encourager l'homme à ses côtés la jeune femme se permit une dernière tirade.

    « Je n'ai pas l'étoffe d'une rebelle et j'aime sincèrement cet air que je respire. Mais seule l'audace est témoin de la liberté du cœur. »
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MessageSujet: Re: Une petite soirée après un dur labeur   Une petite soirée après un dur labeur EmptyVen 4 Juil - 0:31

Est ce que cette Geisha, si jeune, avait les connaissances requises pour briller en société ? Voila la question que se posa le fermier alors qu'il la voyait redoubler d'audace voire d'irrespect caractérisé. Elle était si belle, telle une fleur venant d'éclore ... est ce qu'elle pouvait de ce fait la pardonner ?

Les histoires se concentrent sur les bons côtés pour nous faire oublier qu'en notre vie quotidienne nous ne percevons en nous-mêmes que les mauvais. Cette gloire fait autant partie de nous que nos échecs, et l'espoir autant partie que nos rêveries. L'homme dans son orgueil, lorsqu'il ne sait pas se mettre en valeur, n'a d'autre choix que de rabaisser les autres. Je l'ai déjà vu, mon père faisait cela lorsqu'un ouvrier ne travaillait pas assez, il le comparait à un autre, et si il était aussi minable alors il trouvait toujours un argument pour le rabaisser encore plus et lui indiquer le chemin qui lui restait à faire avant d'être utile à sa tâche.

Cette réflexion à haute voix lancée maladroitement -peut être par manque de conviction- le mit mal à l'aise. Il jeta un oeil aux autres convives qui ne semblaient pas faire attention à lui. Fort heureusement ils s'exprimaient à un ton suffisamment bas pour ne pas perturber ni la représentation ni les voisins. A moins que ce ne soit une forme de politesse avant la tempête similaire à l'expulsion précédente, ce qui était probable suite à la nouvelle esclandre lancée par la jeune femme. Il revint à Manami.

Il y a un ordre dans cette société, et il est important que chacun sache sa place. Les hommes hauts placés doivent se sentir fort, et les ennemis doivent paraitre faibles. Vous le savez mieux que moi, tout est question d'apparences.

Il se resservit du Saké, tout en continuant de regarder la scène. Un nouvel affrontement commençait, où une difficulté était feinte, mais l'un des samurais héroiques finit d'une pirouette par se sortir du guépier et mit en fuite les bandits qui firent mine de fuir avant de s'affaler magistralement au sol. Cela lui rappela les souvenirs d'un pillage qui eut un jour lorsqu'il était enfant, et son regard fut perdu, loin de tout. Il se demanda ce qu'il ferait si cela devait lui arriver un jour. Aurait il le même sang froid que ses ancêtres ?

Le regard perçant que lui jeta Manami le réveilla, mais d'une façon gracieuse et non brusque comme la plupart des rêves. Cet air espiègle avec un brin de rébellion, il avait déjà vu cela quelque part, mais c'était trop lointain pour y mettre un souvenir précis. Une amertume lui emplit brièvement le coeur.

Je ne suis pas d'audace à rabaisser mon lieu de vie, qui serais-je, moi qui n'ai pas visité, ou brièvement, les autres lieux, pour en avoir une vue sincère ? Nagoya qui semble si belle est comme n'importe quelle autre ville, tournez le regard et vous y verrez sans doute le sale que l'on tente de vous cacher à tout prix. Je préfère vivre ma vie plutôt que de prendre le risque de tout perdre pour des illusions promises.

Il jeta un bref regard à son voisinage. Certains commençaient à s'agiter. Il tenta de répondre à la dernière remarque de la Geisha.

Pardonnez moi, je me fais vieux avant l'âge. Mais le travail et le fardeau des responsabilités m'ont accroché solidement les pieds sur terre. J'espère que vous saurez garder votre innocence, car elle vous sied comme un gant.

Cette réponse relevant plus de l'asservi fatigué qu'autre chose allait sûrement déplaire, mais Hamamoto était pragmatique et exprimer ses moment de frustration dans un lieu public était quelque chose à éviter. Cela pourrait entâcher sa réputation au point de nuire à son commerce, il le savait très bien et cette conversation lui avait déjà fait prendre quelques risques. D'un autre côté cela faisait longtemps qu'il n'avait pas discuté de façon aussi soutenue et le faire avec une femme de cette trempe le fascinait.
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Manami Kinuko
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MessageSujet: Re: Une petite soirée après un dur labeur   Une petite soirée après un dur labeur EmptySam 12 Juil - 11:43

Manami se contentait de regarder le spectacle, les lèvres et le cœur serré. Elle n'avait pas encore défini si la majeure partie de sa frustration était due à la représentation elle-même ou à l'engouement fanatique des spectateurs qui hurlaient et riaient sans retenue. La geisha n'avait pas l'habitude de fréquenter ce genre de lieux populaires et commençait à ressentir une gêne indescriptible au milieu des hommes qui se laissaient bercer par le mouvement de foule. En tant que geisha, Manami était une femme pleine de retenue. Elle tenta tant bien que mal d'ignorer la vulgarité ambiante en s'accrochant aux bribes de conversation qu'elle avait avec l'inconnu. Cette dernière écoute attentivement les arguments de son interlocuteur et lorsqu'il décrit une société basée sur la hiérarchie où le théâtre servait de farce pour glorifier les meilleurs et enterrer les pires la demoiselle ne put s'empêcher de sourire.

    « Alors l'okiya n'est qu'un vaste théâtre. » dit-elle sans même tenter de dissimuler son sourire narquois.


La jeune femme était néanmoins déçue par ce discours. Non pas parce que l'homme semblait plutôt lucide et objectif sur sa manière de voir le monde mais parce qu'il lui dépeignait une réalité qui ne lui plaisait pas. Manami n'avait jamais connu le monde extérieur dépourvu de kimono, de poudre de riz et autres artifices. A présent, elle s'en voulait d'avoir pu imaginer quelque chose d'aussi naïf. Il est toujours plus facile de croire que c'est mieux ailleurs mais lorsqu'un homme mûr et posé vous affirme le contraire, les frêles illusions ne suffisent plus à vous bercer de rêves idiots. Manami savait désormais que si elle retrouvait un jour sa liberté, la vie ne serait pas nécessairement meilleure pour elle. Cette éventualité lui pesa sur la conscience mais elle tâcha tant bien que mal de dissimuler son malaise.

    « Les apparences à elles-seules ne suffisent pas. D'où je viens, les hommes peuvent rire aussi fort que le font ceux-là, crier des insanités ou faire preuve d'irrespect total du moment qu'ils ont de quoi payer. L'or est ce qui régit notre monde, la hiérarchie n'est qu'un leur. Je peux être aussi belle que je le veux, si je ne porte pas la soie de la meilleure qualité chez un des fabricants les plus chers du pays, je ne serais pas même respectée par de vulgaires maikos. »


Manami se rendit compte que ses paroles pouvaient peser mais elle cru bon d'en rajouter pour marquer le coup lorsque son interlocuteur parla de la ville de Nagoya.

    « J'étais censée accompagner un samouraï ce soir. Mais ce brave homme n'était qu'un ivrogne sans aucune manière. Quant à lui, il était censé représenter l'éclat de son clan et mieux encore un des hommes d'honneur du Shôgun. Nous savons bien tous les deux que déroger à son devoir est la seule façon d'oublier ce chaos au milieu des arbres en fleurs. »


La jeune femme balaya du regard la salle immense. Il lui sembla que les spectateurs qui hurlaient à l'attention des acteurs faisaient encore plus de bruit. Etait-ce ainsi que les gens du peuple se comportaient en société ? Manami en fut horrifiée, le joli sol de parquet ciré était tâché de part et d'autre de saké, d'eau et d’amuse-gueules en tout genre. Sans même parler de son éducation, Manami avait toujours eut un respect presque sacré pour les lieux importants et elle se demandait ce soir si la condition de ces gens étaient du à leur manque de finesse. Mais il n'était pas question de s'intéresser à ces vulgarités, ça serait leur faire trop d'éloges selon la geisha. Elle se tourna à nouveau vers son hôte lorsqu'il s'excusa de son comportement et mit le doigt sur son innocence.

    « Garder les pieds sur terre est une qualité non négligeable. Ne vous inquiétez pas pour moi, quoi qu'il arrive, les fleurs refleurissent toujours au printemps. » dit-elle avec un sourire en coin qui lui donnait un petit air de malice inconscient.


Après tout, si Manami ne voulait pas que sa soirée soit complètement gâchée, elle se devait de la rendre intéressante. C'est pourquoi elle avait jeté son dévolu sur cet homme qui semblait le moins grossier de la foule. Elle lui sourit gracieusement et lui resservi du saké. La demoiselle savait que tant de manières pouvait faire tâche au milieu des sauvages qui renversaient leur coupe plutôt que de la remplir avec élégance mais sa fierté la poussait à ne pas avoir honte de son statut et encore moins de le cacher malgré les circonstances. Les autres geishas de la salle étaient presque toutes parties depuis le grabuge qu'avait causés les spectateurs. Mais Manami restait fidèle à elle-même, impassible devant cette foule agitée. Il y a bien longtemps qu'elle avait apprit à faire l'impasse sur le monde extérieur, ce n'était pas la première fois qu'elle se mettait des œillères. Certains auraient qualifié ça de témérité, mais c'était une simple question de concentration. Elle reprit doucement d'une voix enjouée :

    « Je ne connais même pas votre nom. Mais la moindre des choses serait de vous donner le mien avant de réclamer le votre. On m'appelle Manami, j'espère que vous n'avez pas peur de l'eau qui dort. » s'amusa t-elle avec beaucoup de dérision.


[HRP : « Manami » signifie littéralement « sept mers »]
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Hamamoto Ryuichi

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MessageSujet: Re: Une petite soirée après un dur labeur   Une petite soirée après un dur labeur EmptySam 19 Juil - 0:27

La geisha, malgré son éducation et ses connaissances ne semblait pas réussir à garder contenance. Elle n'aimait manifestement pas ce qu'elle constatait dans ce théatre et Ryuichi commença à se demander si Kinuko sortait réellement de temps en temps hors de sa maison d'arts. Lorsqu'elle constata l'évidence, le fermier se contenta d'acquiescer en silence.

C'est vrai. Et chacun possède son rôle, et certains sont plus difficiles à exécuter que d'autres ...

Il l'observa de nouveau, avec une grande attention. Elle accaparait ses pensées à présent, non pas par sa beauté, mais parce que les sérieux tenus avec une apparente légèreté étaient graves et en cet instant précis il se sentait l'envie d'échanger à ce sujet avec cette jeune femme. Le contremaitre ne sut pas trop la marche à suivre: devait il essayer de tempérer ses propos, la réconforter ? Ou bien poursuivre sa leçon de vie dont elle semblait bien vouloir se passer ? Arpès mûre réflexion il décida d'attendre et d'observer ce que la geisha allait décider de faire.

En l'occurence, Kinuko avait décidé d'illustrer sa frustration dans ce monde en détaillant ce qui l'agaçait, la frustrait, la décevait ... Il présenta alors une oreille attentive tandis que le théatre n'était plus qu'un brouhaha progressivement oublié dans le fond de ses pensées. A moins que ce ne soit le Saké ? Il avait peut être trop bu, finalement, ce verre était de trop. Il fit un effort de concentration et s'efforça de comprendre l'idée suggérée par l'élégante demoiselle. Le chaos ? Les arbres en fleur ? La désobéissance ? Il avait passablement mal au crâne, mais réussi à rassembler les éléments dans sa tête.

Il est clair qu'ils sont un peu dissipés ce soir ... je retire ce que j'ai dit, la représentation a du sans doute être de mauvaise qualité. lâcha t il, dans un léger ricanement. Un de ses voisins lui jeta un oeil torve, mais Ryuichi s'en foutait royalement: il brandit sa coupe de boisson bien haut pour lui illustrer ce qu'il pensait de cette parodie. Il pensait ce qu'il disait, d'habitude les gens étaient plus attentifs, à moins que ses souvenirs n'idéalisent quelque peu le déroulement de la chose. Il revint à la geisha et reprit un air grave.

Je suis persuadée que vous savez rester intacte telle l'oiseau du printemps, mais je serais tout de même gêné que vous perdiez quelques plumes. Il lui fit alors un clin d'oeil involontaire. C'était un tic, un élan de confiance dû à sa passable ébriété mais qui ruinait toute la teneur de discours. Il jura intérieurement, honteux de ce contre sens. Excusez moi ... je suis un con comme ces autres convives et moi aussi je commence à salir les lieux. Je m'appelle Hamamoto Ryuichi, fit il en écho à la requête de la jeune femme.

Il posa machinalement la coupelle et se massa les tempes. Un coup d’œil à la représentation lui signifia qu'elle s'approchait de la fin. D'ailleurs certaines personnes ivres ou écœurées - allez savoir, commençaient à se retirer, bien après les geishas. Une émotion le traversa de façon vive. Ce n'était pas comme ça qu'il avait envisagé la soirée. Son plan n'était pas si bon, après tout. Et là il s'apprêtait à gâcher le peu qu'il restait de ce moment. Ne partez pas s'il vous plait continua t il maladroitement. Je ne suis pas ... je ne voulais pas que ça finisse comme ça.

Il l'observa de nouveau, l'air navré. Je n'ai pas peur de l'eau, mais mon plus grand ennemi actuellement serait plutôt d'avoir imité mes camarades plus que de raison. Il émit un léger grogrement, l'alcool continuant son emprise et entravant son élocution. Cassons nous d'ici, marcher me fera du bien. Cette dernière phrase pour le moins familière avait été exprimé en revanche de façon parfaitement maitrisée. En changeant de ton tout en essayant de regagner contenance, il espéra qu'elle comprenne l'importance de la situation et la nature de la requête. Mais était il seulement digne, ou pas mieux que les autres ? Il pria un court instant en son for intérieur qu'il puisse au moins vaquer quelques mètres encore dehors avec elle.
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